De toute façon, c'est la faute à mes parents ! (2/3)

De toute façon, c'est la faute à mes parents ! (2/3)
Photo par Caleb Woods

Ainsi, à quel moment la situation se met-elle empirer ?

Au moment où l'adulte laisse les plaintes de l'enfant qui est en lui, encourager non pas un combat intérieur[footnote], mais un combat extérieur. Ce combat puéril, contre-productif et inutile, voici quel en sera le leitmotiv :

— Je n'ai pas à payer pour la faute de mes parents. De toute façon ce sont eux les fautifs !

Et la logique de cette pensée continuera. Elle semblera presque avoir un effet libérateur, du fait qu'elle expliquera tout, rétroactivement. L'adulte se dira que s'il souffre, ce n'est pas à lui de l'assumer. Après tout, il a été conditionné à cela. Et voici qu'il rencontre des problèmes de couples, des problèmes relationnels, des problèmes professionnels ! Quoi d'étonnant ? Rien d'étonnant. Tout est clair, désormais.

En apparence, l'adulte a raison. Après une enfance malheureuse où les parents n'ont pas apporté ce qu'ils auraient dû apporter, l'adulte est en droit de proclamer que ses parents sont en faute. C'est un fait, après tout.

Après une enfance malheureuse, l'adulte est en droit de proclamer que ses parents sont en faute.

Seulement, et cette vérité est peut-être un peu crue à dire, la faute des parents regarde les parents eux-mêmes. Elle ne regarde pas leur enfant, devenu adulte depuis. Si les parents ont séquestré, battu, violenté, méprisé, leur faute[footnote] les concerne, eux !

L'enfant, en grandissant, doit faire avec ce que ses parents lui ont donné, ou ne lui ont pas donné. En bien comme en mal. Les douleurs appartiennent au passé et doivent y rester. Autrement, le présent n'existe pas, remplacé qu'il est par une sorte de passé perpétuel et chaotique.

Cette nécessité cache une profonde notion de foi. La foi que D.ieu a précisément désiré que l'enfant ait l'enfance qu'il a eue. C'est grâce à cette enfance, et pas à une autre, qu'il pourrait devenir adulte qu'il doit devenir.

Parfois, une terre est riche et tout ce que l'on y plante pousse aisément. Parfois, elle est aride et il faut travailler dur pour en faire sortir quelque chose, car telle est la volonté de D.ieu.

A plant sprouting from a crack in the ground
Photo par Clark Wilson

Au passage, pourquoi écrivions-nous « si faute il y a » ? Parce que les parents ont, eux aussi, été enfants. Supposons que, alors, ils aient souffert de leurs propres parents. Qu'en grandissant, ils n'aient jamais pu dépasser le stade d'asservissement à leurs propres souffrances. En pareil cas, seraient-ils devenus des parents refusant de donner de l'amour ? Non. Ils seraient devenus des parents qui ne peuvent pas donner de l'amour... parce qu'eux-mêmes n'ont jamais su ce qu'est l'amour.

Peut-il y avoir faute quand, à la limite, une personne est privée de son libre arbitre ? Dès lors, évaluer le degré de responsabilité objective dépasse l'entendement humain. Que D.ieu (seul) juge[footnote]...

Un combat pour la reconstruction de soi, un combat mature, un combat d'adulte en somme.
Si faute il y a ; nous allons bientôt expliquer la nuance.
I Chmouel 24,12.

David Benkoel

David Benkoel

Analyste et écrivain, je partage sur ce Blog mon goût pour la psychologie et pour le Développement Personnel.

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